Web3 : le futur d’Internet se dessine aujourd’hui !

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Bienvenue dans l’ère de la valeur informatique

Le « Web3 » est une des expressions les plus en vogue ces derniers temps. S’il est clair que c’est la continuité logique du Web2, il est encore délicat de dessiner précisément ses contours. Nous revenons ici sur le concept, ses avantages, son état actuel et ce que pourrait amener le Web3. Mais aussi ce qu’il pourrait changer dans nos vies ainsi que dans les entreprises, voire la manière même d’échanger.

Une (courte) histoire du WEB

Du Web 1 au Web 3

Les années 90 ont vu la création de ce que nous appelons aujourd’hui Internet et que nous utilisons au quotidien. C’est aussi ce que nous appelons désormais Web1. Sa caractéristique principale : une version dans laquelle tout un chacun pouvait utiliser un navigateur, naviguer et accéder à des pages Web, voire acheter des articles en ligne sur des sites relativement statiques. C’est l’ère de l’adoubement du protocole ouvert HTTP, mais qui symbolise aussi un Web limité notamment dans son expérience utilisateur.

On peut par la suite dater l’émergence du Web2 à la création de Facebook, peu ou prou à mettre en parallèle avec l’éclosion du Web mobile et du cloud computing. Car l’arrivée du réseau social a créé un bouleversement : celui de la révolution des médias sociaux, c’est-à-dire de l’interaction. Les internautes n’étaient plus uniquement spectateurs, mais sont devenus acteurs avec la possibilité de créer, partager des images, des vidéos, du contenu, etc. Le Web2 est encore ce qui prédomine aujourd’hui. Ses principaux acteurs, les GAFAM en première ligne, ont tous une caractéristique commune fondamentale : elles contrôlent à elle seules leurs communautés. Elles sont ce qu’on pourrait appeler des « entités centrales » et centralisées avec un pouvoir parfois excessif sur les droits des citoyens, la liberté d’expression ou autre.

Cette philosophie est d’ailleurs à l’opposé de celle, originelle, du World Wide Web, qui se voulait libre et ouvert. Avec de lourdes conséquences : les utilisateurs ont été dépossédés du contrôle de leurs données personnelles, la vie privée est devenu un mirage, la censure frappe régulièrement et le contrôle et la surveillance sont permanents. Un « like » est une donnée et un revenu potentiel, un partage de même… sans toutefois que le créateur, l’initiateur de cette donnée ne soit récompensé.

Et si ce n’était pas une fatalité ? C’est en quelque sorte, l’une des promesses du Web3 qui se veut une version ouverte, décentralisée et collaborative de ce que l’on appelle Internet.

Le Web3 sera l'Internet du partage et de la valeur.

C’est quoi le Web3 ?

Le Web3 se construit progressivement. Il n’existe pas encore dans la mesure où son périmètre n’est pas encore bien défini, et que son existence est encore limitée. Voici toutefois ce que l’on sait :
• Le Web3 est décentralisé par nature ;
• Il est détenu par ses utilisateurs et ses concepteurs ;
• Il fonctionne grâce à l’économie des jetons numériques (token economy) ;
• Il est un assemblage de technologies.

L’apparition du protocole Bitcoin est fondamentale dans l’émergence de ce nouvel Internet. En plus de la création de la cryptomonnaie éponyme, c’est aussi et surtout la mise en œuvre de la technologie blockchain qui est importante. Elle symbolise en effet plusieurs aspects du Web3 : la décentralisation, l’ouverture, la transparence, le partage et la sécurité.

Par extension, les (futures) applications du Web3 sont ainsi appelées « Dapp » pour « decentralized application », ou applications décentralisées. Ce n’est pas qu’un mot-valise : cela signifie que ces applications ne sont pas contrôlées par une entité, un gouvernement ou une organisation privée. Et puisque théoriquement chacun peut y participer avec un ordinateur, personne ne peut en avoir le contrôle total et décider arbitrairement de la stopper, la changer, la faire évoluer, etc.

La notion de décentralisation est un concept fondamental du Web3, ce qui a plusieurs répercussions mais avant tout celui-ci : un réseau, une application étant décentralisé, cela signifie qu’elle appartient à toutes et à tous. Nous entrons dans l’ère de la valeur partagée. D’utilisateurs lambda, nous deviendrons des créateurs et surtout, des propriétaires (« owner »), ceux qui détiennent et qui partagent.

En conclusion, cette analogie vue sur le Web est caricaturale mais parlante : si Internet est Iron Man, la blockchain Captain America, les NFT Thor, les applications décentralisées Hulk, les métavers Œil-de-Faucon… alors le Web3, représente les Avengers. En d’autres termes, c’est un assemblage de technologies innovantes et récentes qui donne naissance à ce nouvel Internet ouvert et décentralisé.

Le Web3, un assemblage de technologies

Voici quelques-unes des « technologies » du Web3, auxquelles on pourrait ajouter l’intelligence artificielle (IA), la connectivité, l’ubiquité ou le Web sémantique par exemple.

Le Web1 fut l’Internet ouvert de la lecture. Le Web2 est l’Internet centralisé de l’interaction. Le Web3 sera l’Internet du partage de la valeur, ouvert et décentralisé.

La blockchain

C’est une évidence, et elle est au cœur du Web3 : la technologie blockchain est la pierre centrale de la constitution d’un réseau global, décentralisé et moderne. Comme expliqué maintes fois, c’est la révolution de la confiance : la possibilité de stocker et transmettre une information sans qu’elle soit altérée ou contrefaite.

Les applications décentralisées

L’utilisation de la blockchain (publique) crée une différence majeure qui a de grandes conséquences. Dans le Web3, un développeur ne conçoit et déploie pas une application sur un serveur et sur une base de données centralisée : elle est sur une blockchain, c’est-à-dire sur un réseau décentralisé constitué de nœuds qui communiquent entre eux en pair à pair (P2P, peer-to-peer).

Les portefeuilles numériques (wallets)

Comme nous l’avons vu, le Web3 est l’Internet de la valeur et de la possession. Mais pour « posséder » des actifs numériques, il est nécessaire d’avoir des outils adéquats. D’où l’émergence des portefeuilles numériques qui permettent de conserver de manière hautement sécurisée des clés privées, porte d’entrée desdits actifs numériques. Metamask et MyEtherWallet en sont, entre autre, les plus emblématiques représentants.

NFT

Dans le livre blanc originel de Bitcoin, Satoshi Nakamoto explique le besoin « de diffusion de la confiance ». Par extension, on peut y voir l’apparition, environ 10 ans plus tard, des NFT (Non-Fungible Token), ou jetons non fongibles. La confiance est ici représentée dans le réseau bien entendu, mais aussi dans la non fongibilité de ces biens numériques. Si un bitcoin est équivalent à un autre bitcoin, un NFT dispose de caractéristiques propres le rendant uniques. C’est la certification numérique pour des biens numériques.

DAO (Decentralized Autonomous Organisations)

Une DAO (organisation autonome décentralisée) est une représentation concrète du Web3 : c’est un système de fonctionnement aux règles communes et définies, dont les fondations reposent sur les protocoles du Web3. Elle n’a pas d’autorité centrale, et son principe est démocratique : le vote de tous les participants permet de gouverner cette organisation, de prendre des décisions et de la faire évoluer. Tout y est transparent (les décisions, les transactions, les échanges, etc.) et par extension, non-corruptible.

Metaverses

Autre concept né de la révolution technologique de ces dernières années, les métaverses sont des univers virtuels reposant eux aussi sur les fondations techniques du Web3. Ils sont des mondes, des lieux où chacun peut partager, interagir et « vivre ». Alors que nous n’en sommes qu’aux balbutiements, les métaverses se créent et posent déjà des questions critiques, comme celles de l’identité numérique notamment.

Web3 : de la théorie à la pratique

Où en est vraiment le Web3 ?

Le Web3 est une évolution dont les principales caractéristiques sont la décentralisation, la sécurité, la vie privée, l’aspect communautaire et collectif ainsi que le partage de valeur. Sur le papier, c’est en quelque sorte l’aboutissement ultime d’Internet. Mais nous ne sommes encore qu’en transition, du Web2 au Web3. Aujourd’hui, c’est aux développeurs, entrepreneurs, financiers, scientifiques et consorts de prendre les devants, de créer ce monde dont les outils techniques sont déjà réels et existants.

Toutefois, cette transition ne se fera pas en quelques semaines ou quelques mois. Elle est lente, car les technologies nécessaires sont encore jeunes, voire immatures pour certaines. Oui les principes sont posés, mais certaines barrières subsistent. Rappelons que Bitcoin a vu le jour en 2009 seulement, et qu’Ethereum a pris son envol en 2015. Les principaux problèmes actuels sont « simplement » techniques : la montée en charge, ce qu’on appelle la « scalabilité » (ou mise à l’échelle d’un réseau) voire la sécurité de certains outils.

Les protocoles du Web3

  • Le Web3 repose sur des technologies encore naissantes ou récentes. La blockchain y est donc centrale, mais pas uniquement Bitcoin. D’autres réseaux prennent évidemment part à la révolution en cours. Liste non-exhaustive :
  • Ethereum : protocole open source, une infrastructure blockchain décentralisée qui exécute des contrats intelligents (smart contracts) et utilisant le langage de programmation Solidity. Son jeton natif, l’Ether (ETH) répond à la norme ERC-20 ;
  • Binance Smart Chain (BSC) : side-chain de la Binance Chain, la Binance Smart Chain (BSC) fonctionne globalement comme Ethereum avec laquelle elle est compatible à travers l’EVM (Ethereum Virtual Machine). Elle a toutefois des différences majeures puisque son mécanisme de preuve est la preuve d’enjeu (PoS, Proof of Stake). Son jeton est le BNB, sur la norme BEP-20 ;
  • Solana : c’est une blockchain publique dont le mécanisme de validation repose sur la preuve d’enjeu et sur la preuve historique (PoH, Proof of History). Son jeton est le SOL, et son langage de programmation le Rust ;
  • Polkadot : architecture d’échanges et de connectivité entre de multiple blockchains publiques avec des sidechains. Soutenu par la Web3 Foundation, son jeton est le DOT ;
  • Uniswap : c’est un DEX (Decentralized Exchange, échange décentralisé), un protocole décentralisé conçu pour l’échange de différentes cryptomonnaies et tokens compatibles avec Ethereum (ERC-20). Il dispose de son propre jeton, le UNI ;
  • Pancakeswap : même chose que pour Uniswap, mais dédié à la Binance Smart Chain. Son jeton est le CAKE.
  • Ocean Protocol : se définissant comme « une suite d’outils au service de l’économie de la donnée du Web3 », il propose des applications permettant de publier, traiter et consommer de la donnée de manière sécurisée tout en la contrôlant. Son jeton est le OCEAN.

Quelques exemples

Il n’est pourtant pas si difficile d’imaginer le monde de demain. Avec le Web2, les entreprises tirent leur puissance (économique, technologique, politique) de leurs utilisateurs, alors qu’avec le Web3, ce sont les communautés qui créent de la valeur pour les utilisateurs. La sémantique est ici cruciale puisqu’elle transforme en un mot le modèle économique des géants actuels.

Facebook (dont le nouveau nom « Meta » n’est pas dû au hasard !) ne reverse rien à ses utilisateurs, sans qui pourtant il n’est rien. La manne économique retombe dans les mains que quelques milliardaires américains. Dans un monde Web3, les utilisateurs sont intéressés et rétribués en tant que participants à une communauté, fonctionnant elle-même avec un système de jeton numérique. Il en va de même pour toutes les grandes plateformes sociales (Instagram, YouTube, Twitter, Google, etc.) et même plus : les banques, les assurances, etc. Et ce, tous secteurs confondus évidemment, de la Culture à l’Industrie, en passant par la Finance et les TIC (Technologies de l’information et de la communication).

Conclusion

Le Web3 est donc une porte vers un monde radicalement différent. C’est une vraie révolution qui va bouleverser les usages quotidiens, voire même des pans industriels entiers ainsi que leurs modèles économiques.

Pour les entreprises de tous secteurs, il nous semble plus qu’important d’appréhender ces enjeux dès aujourd’hui, de comprendre l’économie de jetons, comme elle transforme les activités. Surtout : il est important de s’y préparer dès maintenant !

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