Lancement d’un projet NFT : les bonnes pratiques

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Du monde de l’Art jusqu’au luxe en passant par la mode, les NFT poursuivent leur rapide démocratisation. Et malgré le contexte défavorable actuel, ces certificats numériques continuent de trouver un écho auprès de nombreuses marques. Nous faisons le point sur les éléments fondamentaux d’un « bon » projet NFT : communauté, utilités, déploiement, juridique, etc.

De la quantité vers la qualité

Malgré un énorme engouement depuis plus d’un an, l’univers des NFT (Non Fungible Tokens, ou jetons non-fongibles) est encore jeune et naissant. Il est en phase d’industrialisation à marche forcée, car le marché a littéralement explosé en 2021. De nombreux projets ont contribué à ce tsunami, comme NBA Top Shot ou encore Sorare. Le volume d’échange, le prix moyen et la taille du marché ont augmenté de manière exponentielle.

Si l’année 2022 a continué sur cette lancée, les chiffres du deuxième trimestre sont plus timorés. Ils marquent eux aussi le pas notamment à cause d’un marché crypto fortement baissier. Mais à y regarder de plus près, nous assistons aussi à un grand ménage qui pourrait s’avérer plutôt sain. Moins de projets certes, mais plus de projets qualitatifs en proportion. Ces derniers mois en France ont été marqués par des lancements médiatisés de stars (Karim Benzema, Jul, etc.), de marques (Lacoste, Prada, Monoprix, etc.), de lieux (L’Olympia) et bien d’autres.

Cet essaimage toutefois n’est pas anodin. Il semble induit par l’arrivée d’entreprises à la forte renommée qui ne peuvent se permettre de faux pas. Cela contribue mécaniquement à la création de bonnes pratiques communes qui se retrouvent entre les différents projets. Et ce, peu importe les industries d’origine.

La collection NFT UNDW3 de Lacoste
En mai 2022, Lacoste a vendu la totalité de sa collection NFT « UNDW3 ».

Les notions clés : fidélisation, utilité, simplicité

Le premier point commun des collections NFT lancées par des marques ou artistes célèbres est l’accompagnement. Il est généralement double : technique et fonctionnel. Le lancement d’une collection NFT est avant tout une aventure qui doit servir les propos de son commanditaire. Il s’agit d’avoir un but, d’être en cohérence avec la marque et ses objectifs. Ou encore de proposer une valeur ajoutée apportée par le NFT en lui-même.

Un premier objectif : souder la communauté

Les NFT ont souvent été décrits comme des « super cartes de fidélité », à tort ou à raison. Peu importe : ils sont surtout un nouvel instrument permettant de créer un nouveau lien, souvent plus ténu, avec des outils modernes.

Ainsi on peut voir à travers les collections NFT la conception d’une nouvelle communauté, avec des attentes bien différentes issues de la culture Web3. En effet, pour l’acquéreur, le NFT est uniquement une clé qui lui permet d’ouvrir certaines portes. Ce sont ces portes qu’il convient de créer et d’imaginer. Les marques doivent donc répondre à des questions comme que proposer de novateur à ma communauté ? quels privilèges a-t-elle envie de recevoir ? qu’est-ce que ces privilèges peuvent m’apporter dans mon business ? etc.

D’autant plus qu’avant et après la construction de ladite communauté, elle a besoin d’être animée et stimulée. Et il existe de nombreux moyens pour cela : les AMA (Ask Me Anything), les espaces Twitter, les jeux et récompenses, etc.

Le NFT est une clé pour des utilités concrètes

Nombre de projets se sont cassés les dents pour une simple raison : les NFT n’offraient rien, ne proposaient pas de vision moyen-long terme et finalement, n’avaient aucune valeur ajoutée. Ceux-là sont tombés dans les oubliettes de l’histoire des NFT. Ceux qui performent, dont les volumes d’échanges sont conséquents et dont les prix ne subissent pas de folles variations sont issus de projets pensés et réfléchis.

Le meilleur exemple est évidemment Yuga Labs et ses Bored Ape Yacht Club (BAYC). A travers la notion de club hyper privé (entre autre) qui a été créée, les personnalités se les arrachent à prix d’or. Mais cet exemple serait bien réducteur. Il existe des dizaines d’utilités possibles pour les collections NFT, apportant une valeur ajoutée. Dans l’industrie événementielle par exemple. La vente de billets sous forme de NFT peut avoir des utilités physiques (rencontres exclusives avec des joueurs) ou virtuelles (accès à du contenu exclusif), comprendre des goodies (vêtements, réduction à la buvette, etc.) voire même offrir un accès anticipé pour de futurs événements.

La page d'accueil du Bored Aped Yacht Club
La page d’accueil du Bored Ape Yacht Club.

Quoi qu’il en soit, il est donc fondamental pour tout projet de garder à l’esprit que le NFT n’est qu’un moyen, pas une fin. Mais que l’histoire à raconter est primordiale dans la réussite d’un projet qui se veut adresser à sa communauté.

Un processus simple et pédagogique

Tout le monde n’est pas (encore) un adepte chevronné du Web3, de la blockchain et de ses usages. C’est pourquoi il est important de penser au parcours utilisateur avant, pendant et après le lancement de la collection. Dans les faits, un projet peut être techniquement simple ou complexe, dépendant de nombreux paramètres ; une collection de centaines ou de milliers de NFT est évidemment plus lourde à orchestrer.

Dans la pratique, cela demande donc une réflexion sur les enjeux marketing et communication avec et envers la communauté. Mais aussi en fonction de son niveau de maturité par exemple. Evidemment, cela va aussi de pair avec la partie technique, qui aura des implications sur ces choix. D’un point de vue technologique, là encore une réflexion doit être menée notamment vis-à-vis du protocole à employer et à retenir.

Chez Maestria Blockchain cela fait parti de notre mission : l’accompagnement NFT, la mise en oeuvre, le développement et l’orchestration de toute la partie opérationnelle. C’est ce que nous avons fait dans le cadre de plusieurs projets menés à bien, notamment Versity récemment !

Et ce n’est pas terminé !

On l’aura compris, le lancement d’un projet NFT est aussi une accumulation de compétences qui doivent converger vers un seul but : apporter de la valeur inédite. Pour ce faire, il faudra donc faire appel à des compétences spécifiques au Web3. En termes marketing et communication, design mais aussi juridique voire même en ce qui concerne les partenariats.

INTERVIEW – TROPEE, plateforme pour projets NFT

François Mahl

En France, on n’a pas OpenSea, mais on a Tropee ! La plateforme se veut « no code » et permet de créer, lancer et gérer les utilités des collections NFT ; une sorte de super-CRM Web3. L’occasion est toute désignée pour poser quelques questions à François Mahl, son co-fondateur.

Qu’est-ce qui distingue un bon projet NFT d’un moins bon selon toi ?

En 2022, un bon projet est un projet qui vit après le sold-out. Le plus gros challenge que je vois pour bon nombre de collections NFT en ce moment c’est de garder l’attractivité et le momentum sur le long terme.

Qu’on le veuille ou pas, une collection de NFT est une entreprise qui se doit de rester compétitive. Ça passe par un gros travail sur la communauté, mais aussi sur la série de bénéfices, perks ou autres utilités créés pour les holders.

Il est donc impératif d’avoir une vraie stratégie post-mint pour créer une vraie marque. Et c’est ce qui fait le succès d’un projet à mes yeux.

Tu rappelles souvent qu’un projet NFT ne s’arrête pas au sold out ! Que faut-il anticiper pour l’après-projet ?

On voit de plus en plus de collections NFT penser aux utilités avant même le lancement. C’est plutôt bon signe car les créateurs comprennent l’importance d’avoir une stratégie post-mint, ce qui n’était pas toujours le cas il y a de ça quelques mois.

Le déclic se fait souvent quand les créateurs comprennent vraiment le système de royalties liés aux NFTs. Tout l’intérêt d’avoir une stratégie post-mint est de permettre à une collection de perdurer dans le temps et donc d’avoir un marché secondaire actif et rémunérateur.

Le plus longtemps une collection restera attractive, le plus elle générera de ventes secondaires – et donc des royalties. Le sold-out étant considéré comme la “levée de fonds” des collections de NFT, les royalties quant-à elles sont le CA.

« Certaines utilités sont très populaires« 

Tropee se concentre sur les utilités : est-ce que tu vois des tendances ? Certaines utilités sont-elles plus plébiscitées que d’autres ?

Je pense que pas mal de collections comprennent que les utilités ne s’arrêtent pas à ce qu’on met sur la roadmap le jour du mint. Je vois de plus en plus de collections proposer des utilités différentes tous les mois, et ça c’est vraiment quelque chose qu’on voit s’amplifier chez Tropee.

Certaines utilités sont très populaires, comme le fait de donner un produit physique à ses holders. Mais je trouve que le “comment” est ce qui rend chaque utilité différente. Par exemple, deux projets peuvent donner du merch à leurs holders, mais suivant les marques c’est fait différemment, avec un story telling propre à chacune des marques, c’est ce que j’adore.

Au final avec Tropee on permet aux marques de se focaliser sur la créativité, le storytelling et la valeur – nous on leur permet juste de faire gagner un temps monstre en gérant l’aspect tech.

Plateforme Tropee

Quel est ton projet NFT préféré et pourquoi ?

J’aime les CryptoBatz par Ozzy Osbourne, c’est un projet que je trouve super sous-coté. Ils délivrent vraiment bien et sortent une nouvelle roadmap tous les 6 mois. La communauté est super liée et les utilités sont folles. Récemment, on a aussi bossé avec 20 Mint et je suis très fan de ce que la team fait, une super idée et une belle exécution (Bravo la team 20 Mint).


Un projet NFT dans les tuyaux ?

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