La Blockchain dans la stratégie d’innovation de l’entreprise

par

Pour subsister dans le temps une entreprise doit savoir se démarquer de ses différents concurrents. À cette fin, il est notamment primordial qu’elle puisse se moderniser et bénéficier des dernières innovations afin de fournir des services toujours plus rapides et plus complets. 

Depuis quelques années, le numérique et le monde digital ont su prendre une place de plus en plus importante quitte à s’imposer parfois comme une véritable nécessité pour toutes les entreprises. Toutefois, depuis un certain temps, un mouvement commence à faire parler de lui et tend à s’immiscer dans nos vies comme une véritable révolution. C’est ainsi que vous avez pu entendre parler de la blockchain.

Mais concrètement, qu’est-ce que la Blockchain ? Comment celle-ci peut elle être réellement au service d’une entreprise ?

La notion de Blockchain

La blockchain est un registre de données digitales décentralisé sur lequel les transactions de ses utilisateurs sont enregistrées de manière transparente, anonyme, et immuable (Wright et De Filippi, 2015).

Il y a donc essentiellement quatre éléments qui ressortent de cette définition :

La transparence de la blockchain

La blockchain est avant tout transparente. Cela signifie par conséquent que chacun des utilisateurs ayant accès au réseau où se situe la blockchain, peut contrôler cette dernière et en vérifier les transactions. Cette transparence est d’ailleurs poussée à un tel niveau, que chacun d’eux dispose normalement d’une copie de la blockchain sur laquelle il opère. 

L’anonymat conféré par la blockchain à ses utilisateurs

Ensuite, il convient de souligner que la blockchain est réputée pour conférer l’anonymat à ses utilisateurs puisque l’identifiant de ces derniers est crypté. En effet, la blockchain est composée de blocs reliés entre eux, chacun des blocs ne contenant que :

  • Les informations relatives aux transactions
  • La référence du bloc qui le précède
  • Sa propre référence qui correspond à la solution au problème mathématique ayant permis de valider les transactions contenues dans le bloc

La blockchain, élément immuable

Par la suite, c’est le caractère immuable de cette dernière qui est mis en avant et il s’agit là d’une conséquence même de son existence. Puisqu’elle constitue un ensemble de blocs de données reliés entre eux, chercher à l’altérer reviendrait à créer une nouvelle chaîne de blocs assez longue pour la remplacer. Autrement dit, plus la blockchain est étendue, plus elle est immuable.  

Blockchain et décentralisation, quid de la gouvernance

Enfin, la définition met en exergue le caractère décentralisé de la blockchain. Cet élément n’est pas à négliger puisque si dans les systèmes classiques nos opérations sont encadrées par des gouvernements, des établissements bancaires… la blockchain mise en fonction est, elle, le seul cadre fixé lors d’échanges sur celle-ci. En d’autres termes, personne n’a la mainmise sur la blockchain, d’où l’importance d’en établir une selon des règles claires et bien établies.

Les enjeux de la gouvernance sont donc ici bien différents puisqu’il s’agit de créer une relation de confiance entre l’utilisateur et la blockchain, car sans confiance la blockchain n’est rien.

En conclusion et en guise de résumé, on peut considérer que la blockchain est une technologie qui se veut basée sur la confiance et sur laquelle des utilisateurs peuvent interagir de manière sécurisé, anonyme et peuvent surtout contrôler individuellement son bon fonctionnement grâce à sa transparence et son immuabilité.

Une fois cette notion définie, il convient de rappeler que même si la blockchain fut créée à l’origine à des fins monétaires avec la création du Bitcoin par exemple, il est aussi possible de l’utiliser à d’autres fins. Ce qui peut représenter un atout certain pour les entreprises.  

La blockchain, véritable valeur ajoutée pour les entreprises

Quels avantages pour l’entreprise utilisatrice d’une blockchain ?

L’idée principale derrière la notion de blockchain est la suppression ou du moins le déplacement des intermédiaires que l’on appelle aussi tiers de confiance. En effet, avec cette technologie il n’est plus question de passer par un établissement financier ou par une société tierce pour organiser l’accomplissement d’un contrat par exemple, puisque c’est la blockchain qui jouera ce rôle. Les utilisateurs de cette dernière pourront en effet contrôler la bonne réalisation de l’échange (d’informations, de monnaie, d’actifs…) qui sera automatique et par la même savoir qui a procédé à cet échange.  

L’Entreprise utilisatrice de cette innovation gagne ainsi du temps et de l’argent en ne passant pas par des intermédiaires. Toutefois, il serait légitime de se questionner sur la sécurité d’une telle technologie, le gain de temps n’étant rien sans une sécurité accrue.

La blockchain, une innovation véritablement sécurisée ?

Pour ce qui est de la sécurité de la blockchain, il convient ici d’aborder la problématique du protocole de consensus. Ce protocole vient tout simplement définir les règles de gouvernance et de fonctionnement du système. Chaque blockchain dispose ainsi de son propre protocole de consensus, protocole qui sera adapté en fonction de ses besoins. En effet, il conviendra généralement de trouver le juste équilibre entre performances, sécurités et décentralisation.  

Tout d’abord, pour ce qui est de la performance, et comme nous avons pu le souligner précédemment, la blockchain constitue un gain de temps non négligeable au profit de l’entreprise utilisatrice. Pour autant, la seule performance n’est rien et le protocole devra donc tenir compte de la nécessité d’intégrer une bonne sécurité.  

Quand on parle de sécurité, il s’agit ici de veiller à l’immuabilité de la blockchain et à la véracité des éléments qui la constitue. Il ne faudrait pas qu’une personne malveillante puisse porter atteinte au système mis en place et en prendre le contrôle au détriment de l’entreprise ciblée.  Pour se faire, on peut notamment être amené à considérer, comme vu précédemment, l’étendue de la blockchain, celle-ci étant plus difficile à altérer à chaque fois qu’elle s’étend mais il est aussi nécessaire de se pencher sur la notion de décentralisation.  

A ce sujet-là, il convient tout d’abord de préciser que l’on associe généralement la blockchain avec le terme de « décentralisation ». En effet, le principe même de la blockchain est d’être un registre de données, consultable à partir de n’importe quel appareil relié à cette dernière, chaque appareil conservant sa propre copie.

Pour réussir à altérer cette blockchain il faudrait donc réussir à modifier chacune des copies de celle-ci, ce qui serait à la fois très coûteux en ressources informatiques, en temps mais qui serait surtout très compliqué.

En conclusion, la décentralisation de la blockchain joue un rôle protecteur car il faudrait que chacune des copies des blockchains soit altérée pour pouvoir porter atteinte à la blockchain elle-même. Par comparaison, un moteur d’avion seul peut tomber en panne ou dysfonctionner, en revanche il y a moins de chance que quatre moteurs d’avions dysfonctionnent ou tombent en panne en même temps. Transposer à notre cas, on parle de décentralisation de la blockchain et cette dernière permet ainsi de fournir à l’entreprise un moyen d’échange plus rapide mais aussi bien plus sécurisé que les actuels serveurs informatiques bien souvent ciblés par des attaques. Toutefois, et au regard de ce que nous avons dit précédemment, il ne faut pas négliger le protocole de consensus de la blockchain établi car si un problème était présent sur ce dernier,  il se retrouverait sur chacune des copies.

Les éléments novateurs de la blockchain, véritable renouveau pour l’entreprise

Cette innovation que représente la blockchain a permis l’apparition d’éléments novateurs qui peuvent permettre à l’entreprise de se moderniser et d’accroitre sa performance.

Les smarts contracts

En effet, les smarts contracts, véritables contrats à exécution automatique sont notamment nés de l’apparition de la blockchain. L’idée derrière cette notion de smart contract est tout simplement de faciliter l’échange de tout type d’actifs, pour autant qu’ils puissent être échangés et tout cela sans l’intervention d’un quelconque tiers. Pour se faire, il suffira d’entrer les conditions de réalisation dans la blockchain et le contrat se réalisera en fonction de ces dernières.

Ces smarts contracts présentent donc de nombreux avantages par rapport aux contrats dits classiques :

– En tout premier lieu, ces derniers bénéficieront d’une grande précision, celle-ci étant nécessaire pour pouvoir être intégrée à la blockchain. Il ne sera alors plus question d’erreurs dans la rédaction.  

– De plus, ces contrats bénéficient d’une grande transparence puisque chacune des parties pourra avoir accès aux conditions de réalisation du contrat, et une fois que ces dernières seront intégrées à la blockchain, il ne sera plus question de les modifier. Le contrat se réalisant de lui-même dès lors que les conditions seront remplies.

– Un autre avantage de ces smarts contrats est leur faible coût. En effet, grâce à ces derniers, il n’est plus nécessaire de passer par des intermédiaires tels que les avocats ou les banques par exemple. Cette économie est donc à la fois une économie de temps mais aussi une économie d’argent puisque les frais anciennement afférents à ces intermédiaires ne seraient plus dus.  

– Enfin, et eu égard à la définition même de la blockchain, il convient de souligner que ce contrat sera consultable indéfiniment, dès lors que ce dernier apparaît dans la blockchain.

Les entreprises sont donc gagnantes à avoir recours à des smarts contrats qui sont moins coûteux en temps et en argent et permettent donc de dégager un bénéfice plus important sur chacune de leurs opérations. De plus, ils évitent les fraudes et contestations souvent afférentes à l’exécution d’un contrat car ils bénéficient, comme dit précédemment, d’une grande transparence et d’une grande sécurité, de par notamment une exécution automatique qui rend, par exemple, les délais de paiement beaucoup plus courts et non sujet à discussion sur le moment.  

Toutefois, il convient de relever que la blockchain est aveugle aux éléments extérieurs à cette dernière. Ainsi, plusieurs difficultés peuvent survenir :

– Tout d’abord si un contrat venait à prendre pour condition un évènement extérieur à la blockchain, il serait nécessaire de trouver un moyen de communiquer cette information à celle-ci afin que le contrat puisse ou non se réaliser.

– Enfin, il convient de se demander de quelles manières des actifs présents dans la vie de tous les jours pourraient être dématérialisés pour être échangés au sein de cette blockchain.

Les oracles, véritable lien entre la blockchain et le monde extérieur

Lorsqu’un smart contract prend effectivement comme condition de réalisation un évènement extérieur à la blockchain, il conviendra de lui communiquer le résultat de ce dernier afin que la blockchain puisse veiller à la réalisation du contrat.

Pour ce faire, des oracles ont commencé à apparaitre, mais qui sont-ils ?

Les oracles sont en fait de simples liens entre la réalité et la blockchain. Il peut s’agir d’entreprises spécialisées dans ce domaine-là ou de tiers quelconques. Dans tous les cas, leur rôle sera celui de rechercher l’information demandée et de l’intégrer à la blockchain afin que le smart contract puisse ou non se réaliser.  

L’oracle a donc de grands pouvoirs puisque de la fiabilité de son information dépend la bonne exécution du contrat. Ce grand pouvoir peut aussi soulever des problématiques de sécurité puisque le principe même de la blockchain et des smarts contrats est d’être hautement sécurisée et le fait que la solution d’un contrat dépende d’une seule personne peut soulever des problèmes de corruption ou de piratage informatiques par exemple.  

Pour pallier ce problème, il est généralement conseillé aux utilisateurs de smarts contracts d’avoir recours à plusieurs oracles qui auront chacun des sources d’informations imposées. On peut, à titre d’exemple, imaginer que pour un pari sportif où 10 oracles sont mobilisés, cinq d’entre eux iront voir sur un site internet sportif fiable et les cinq autres iront sur un autre site tout aussi fiable en matière sportive. De nombreuses entreprises proposent d’ores et déjà ce service à leurs clients avec des systèmes de fiabilité assez poussés, où l’oracle n’entrant pas les mêmes informations que la majorité de ses semblables ne se retrouverait pas payer par exemple.  

Pour conclure sur le thème des oracles, et bien que certaines entreprises travaillent déjà sur la dématérialisation de ceux-ci, il convient de souligner que leur présence reste tout de même nécessaire lorsque la donnée recherchée est une donnée physique particulière telle que « la porte est-elle ouverte » à x endroit. Néanmoins, dématérialisés ou non, si les oracles sont combinés à la blockchain et aux smarts contrats, ils poussent encore plus loin la décentralisation des opérations d’une entreprise et lui permettent, encore une fois, de réaliser des économies de temps et d’argent mais surtout de bénéficier d’une sécurité accrue avec une information qui se veut fiable et fournie de manière automatique.

La tokenisation, moyen de représentation numérique d’un actif sur une blockchain

Une des nombreuses questions qui peut se poser lors de la prise en compte d’actifs sur une blockchain est la représentation numérique de ces derniers. Tout cela prend encore plus son sens lorsque l’on prend pour exemple des éléments qui sont difficilement évaluables en liquidités.  

L’objectif de la tokenisation est alors de permettre :

– Une meilleure liquidité  

– Une plus grande ouverture du marché géographique en permettant notamment de s’intéresser à des entreprises situées dans le monde entier sans que ces dernières soient nécessairement cotées en bourse, et surtout de permettre une ouverture du marché de manière continue, sept jours sur sept, vingt-quatre heure sur vingt-quatre.

– Enfin, la tokenisation doit permettre une meilleure efficience avec un gain de temps et d’argent avec la réduction ou le déplacement du tiers de confiance qui se trouve maintenant être la blockchain.

En conclusion, le token n’a de valeur que dans la blockchain dans laquelle il est intégré mais il permet d’échanger des actifs de façon simple et rapide, surtout lorsque ces derniers sont peu liquidables. À titre d’exemple, les actions d’une société sont parfois peu liquidables, la transposition de ces dernières en token pourrait alors permettre de leur donner une véritable valeur et ainsi en faciliter l’acquisition. De plus, cette tokenisation pourrait jouer un rôle important pour des entreprises souhaitant participer à un projet de grande envergure puisque chacun d’elles pourraient investir un certain montant en token et donc être propriétaire à hauteur de leur participation, on rend ici les actifs fractionnables à l’infini et à la portée de tous. Ce phénomène de tokénisation constitue donc un complément nécessaire de la blockchain et un atout de taille pour chaque entreprise.

On le voit donc la blockchain constitue un atout majeur pour l’entreprise elle-même mais elle peut aussi jouer un rôle très important dans la coopération entre entreprises.

La blockchain dans l’open innovation

Dans le domaine de l’open innovation des entreprises, autant fournisseurs que clients sont amenés à travailler entre eux et à communiquer. Parfois, ce sont mêmes les usagers qui sont mis à contributions et tout cela à titre gratuit. Il y a donc une certaine forme de coopération entre les différents acteurs mais celle-ci est bien souvent inégale et verticale. Ce n’est généralement que les grands groupes ou grandes entreprises qui arrivent réellement à tirer un bénéfice de cette forme de coopération.  

Pour autant, une coopération plus saine et plus juste pourrait aider à pousser toujours plus loin l’innovation. Il s’agirait de coopérer de manière plus horizontale et que chacun des acteurs soit récompensé à hauteur de sa participation. C’est d’ailleurs dans cette direction que la blockchain semblerait aller.  

La blockchain dans l’open innovation, vers une collaboration plus équitable ?

A l’heure où la mondialisation n’a de cesse de s’accélérer, il apparaît nécessaire de préserver l’ingéniosité et le talent de nombreuses start-ups, petites et moyennes entreprises ou encore entrepreneurs…. En effet, bien souvent ces derniers se font racheter leurs idées par une minorité de personnes disposant d’important moyens financiers et matériels et dont l’objectif est de remporter une course à l’innovation de plus en plus rude entre chaque entreprise.  

L’idée derrière l’apport de la blockchain dans le domaine de l’open innovation serait de favoriser la coopération, la mutualisation des idées et l’apport de chacun à une innovation.  Chacun des intervenants pourrait alors inscrire son travail dans la blockchain et ainsi rester dans le processus de création tout en étant récompensé de manière ad hoc. Ce passage d’une compétition à une coopération entre différents acteurs pourrait motiver de nombreuses personnes à interagir et à partager leurs idées à travers le monde, tout en conservant la possibilité de réaliser des profits.  

La blockchain dans l’open innovation c’est donc la garantie d’une collaboration plus juste au profit de différents acteurs, sans distinction de leur établissement à travers le monde ou de leur portefeuille. Ce type de collaboration ne sera donc plus réservée à une poignée d’entreprises et on pourra de ce fait être amené à imaginer des collaborations internationales entre entreprises, favorisées par l’existence même de la blockchain et la dématérialisation des systèmes d’innovations.

Conclusion

En conclusion, les entreprises ont tout intérêt à externaliser et décentraliser leur systèmes de recherche et développement, d’innovation, afin de pouvoir s’accoutumer à cette nouvelle technologie qu’est la blockchain et ainsi suivre le mouvement de la coopération entre entreprises.

De plus, la mise en place d’une blockchain permettrait non seulement aux entreprises de réaliser des gains financiers et de temps en temps, en ne passant plus par des intermédiaires mais par des contrats à exécution automatique par exemple, mais aussi de bénéficier d’une sécurité accrue.

Pour plus de renseignements en matières de Blockchain, l’équipe du cabinet Bruzzo Dubucq se tient à votre disposition pour vous répondre à vos questions et vous accompagner dans vos démarches. Omniow peut aussi aider les entreprises à externaliser leurs services de recherche, développement et d’innovation.

Nos dernières publications

[CAS CLIENT] WIGL : audit tokenomic du projet et de son ICO

[CAS CLIENT] WIGL : audit tokenomic du projet et de son ICO

Tokenisation de l’immobilier : le guide pour tout comprendre !

Tokenisation de l’immobilier : le guide pour tout comprendre !

5 cas d’usage concret du metaverse pour les RH

5 cas d’usage concret du metaverse pour les RH

[CAS CLIENT] Financia Business School : un metaverse pour la « grande école de la finance »

[CAS CLIENT] Financia Business School : un metaverse pour la « grande école de la finance »

Nous vous accompagnons à toutes les étapes du process